Indemnités de déplacement : arrêt brutal de la concertation
L’entreprise met fin au groupe de travail avec des représentants des salariés.
Nous vous avions informé en mai dernier du démarrage de travaux en co-construction sur les inconvénients liés aux déplacements et sur les compensations envisageables.
L’entreprise semblait avoir bien pris conscience du malaise induit par la mise en place des remboursements aux frais réels au 1er janvier 2022.
De fait, le groupe de travail avait bien progressé jusque juillet dernier.
Il avait été établi que les inconvénients les plus notables pour les salariés étaient liés aux déplacements sur plus d’une journée ainsi que le weekend.
L’entreprise avait même avancé une proposition de barème intéressante, basée sur le Minimum Garanti (valeur de référence définie par l’administration française, servant à évaluer certains frais professionnels, certains avantages en nature et certaines allocations sociales). Ce minimum garanti (3,94 € au 1er août 2022), aurait été multiplié par un coefficient différent selon le nombre de nuits passées hors domicile, en semaine ou en weekend. L’entreprise s’était engagée à faire une proposition chiffrée pour la rentrée.
Hélas les tergiversations et remises en cause de certains membres du groupe de travail, notamment la CFE/CGC – qui de plus s’est permis de rompre le pacte de non communication externe sur le sujet – ont amené l’entreprise, après une longue période de réflexion de 3 mois, à stopper tous les travaux.
Nous regrettons cette décision unilatérale, qui ne respecte ni les négociateurs qui avaient joué le jeu de la co-construction, comme la Cfdt, ni les salariés en attente d’une solution à un problème créé par l’entreprise elle-même.
Une opportunité est perdue non seulement d’avancer sur un sujet de plus en plus épineux dans un contexte d’augmentations limitées et d’inflation record mais aussi de simplification de l’ISDE (indemnité spécifique à l’étranger et certaines catégories de salariés)
Le message envoyé aux salariés n’est clairement pas un encouragement à se déplacer.
Mais la Cfdt reste force de proposition et se tient prête à travailler avec la direction sur de nouvelles bases, espérons qu’elle sera entendue et que Michelin saura démontrer que le petit p de people pèse un peu face au grand P de Profit.